COMMODE MARQUETEE
TREILLAGES ET POINTES DE DIAMANT

Commode-estampille-ebeniste-Birckle

Commode estampillée J. Bircklé d’époque Transition

Par le dessin de l’étude préparatoire de son architecture, le raffinement de son décor, la maîtrise de sa réalisation, ou encore, par la richesse ornementale de ses exceptionnels bronzes dorés, notre commode peut-être considérée comme l’une des créations majeures du Maître ébéniste Jacques BIRCKLE.

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Commode de forme rectangulaire en marqueterie de bois précieux. La façade ouvre à deux tiroirs de long à traverse dissimulée. Elle présente un double ressaut formant trois compartiments à décor de treillage et pointes de diamant en bois de rose dans un encadrement de grecques en bois teinté vert, puis une plate-bande en bois de rose inscrite dans un large cadre de placage d’amarante.

Sous le marbre, le registre supérieur qui présente le même décor est formé de trois petits tiroirs qui posent sur une traverse apparente.

Sur les parties latérales, même disposition du décor.

Les montants antérieurs arrondis à cannelures simulées posent sur l’assise de nerveux et puissants pieds cambrés à côtés légèrement concaves.

Les bronzes de notre commode sont exceptionnels.

Soit :
Somptueuse chute d’acanthe sur un enroulement, la nervure à pistils de perles sommée d’un feuillage débordant assurant le marbre, le bas terminé en petits fleurons.
Si nous connaissons des chutes très similaires ornant les plus belles pièces des très grandes signatures de cette époque, celles qui accompagnent la naissance de la courbe des pieds nous semblent venues d’une création propre à ce maître pour ennoblir son œuvre.
Ces bronzes sont magnifiques.

Et quel dessin novateur ! …puisque le regard s’y satisfait immédiatement.

A la naissance du galbe des pieds antérieurs, ce beau bronze centré d’une délicate fleur sommée d’une ample feuille d’acanthe et flanquée d’un enroulement ajouré en chute qui se prolonge et se raccorde jusqu’au au feuillage du sabot.

De puissants sabots à griffes en chausson et feuilles d’acanthes déchiquetées à fort dessin naturaliste terminent cet ensemble majeur de bronzes finement ciselés.

Le tablier de la traverse basse reçoit le cul de lampe Louis XVI très abouti mais plus classique : acanthes symétriques, boutons, triglyphes et entablement.

– Petites entrées de serrures ovales à miroir et tombées de tors de laurier
– Poignées pendantes de tirage également à lauriers et disque central.

Estampille de Jacques BIRCKLE : 9 octobre 1746- 12 mai 1809
Reçu Maître à Paris le 30 juillet 1764

Etat de conservation irréprochable :
– Le marbre d’origine non accidenté
– Tous les bronzes ciselés dorés d’origine
– Toutes les serrures d’origine
… mais surtout l’épaisseur du placage originelle : notre commode n’avait pas subi de restauration, elle n’avait jamais été « raclée » (poncée).

Dimensions :
Hauteur : 88 cm
Largeur : 129 cm
Profondeur : 60 cm

Ce meuble de grand goût devrait prendre place au sein d’une remarquable collection patrimoniale de mobilier français du XVIII° siècle.

Pièce de qualité Musée

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Jacques BIRCKLE :

Un des grands Maîtres-ébénistes fournisseur du Garde-meuble de la Couronne. Il fut appelé en 1785 à travailler pour le Mobilier Royal. Pendant quatre années, il produisit de nombreuses pièces en acajou et en bois de rose destinées au service des Enfants de France. Le duc d’Orléans, le marquis d’Aumont, monsieur de Calonne, les princesses de Tingry et de Lamballe. En 1787, il livra du mobilier et ornements  dorés pour les appartements de la Reine à Saint-Cloud. Il participa à meubler le pavillon de Madame Elizabeth au Grand Montreuil. En 1788, ses fournisseurs cessèrent pour la Couronne, mais il continua à travailler sous la Révolution, puis son fils lui succéda.

Jacques BIRCKLE est l’auteur d’une très belle production adaptée à l’évolution des styles de son époque. Artiste très consciencieux, il excelle dans l’effet décoratif de ses créations.

Excellent marqueteur, les dessins des motifs réalisés en bois teintés clairs se détachent souvent sur un fond de placage  sombre. Les thèmes choisis : urnes, fleurs, draperies, rubans, trophées de la musique, attributs paysages à l’Antique, carrelage en perspective sont encadrés de filets à grecques.

Jacques BIRCKLE réalisa des meubles à marqueterie de cubes et divers motifs géométriques qui se haussent à un niveau encore supérieur de qualité.

Son art est présenté aux musées :
– PARIS : Arts décoratifs
– PARIS : Cognacq-Jay
– PARIS : Petit Palais
– VERSAILLES : Lambinet

Bibliographie :
– KJELLBERG, P. (1998). Le mobilier français du XVIII° siècle. Paris: Les éditions de l’amateur, p. 74 à 78
– SALVERTE, C. F. (1953). Les ébénistes du XVIII° siècle, leurs oeuvres et leurs marques. Paris: Vanoest, Les éditions d’art et d’histoire, p. 23-24