TABLE CONSOLE

BOIS SCULPLTE ET DORE

Console-epoque-18-siecle

Remarquable table-console en bois sculpté et doré d’époque Régence

Sous le marbre, la ceinture est centrée d’une ample coquille concave à la bordure doublée et coiffée de part et d’autre d’enroulements feuillagés et fleuronnés. Un tablier ajouré feuillagé où se nichent de délicats fleurons complète cet élément central du décor et où prend naissance une parfaite dynamique symétrique.

La ceinture à double mouluration présente un fond réticulé. A chacune de ses extrémités, aussi bien sur la façade que sur les parties latérales, une légère composition de rinceaux et fleurons.

Les quatre montants fortement sinueux, dont le renflement à l’amortissement présente une large palmette, trouve en son bas un prolongement ornemental identique avec le décor d’une acanthe formant palmette à enrouement, plus légère posant sur des pieds en sabots d’équins. La sinuosité amplifie la souplesse des lignes.

Le pourtour des montants est ponctué de feuillages épars débordants.

Ils sont réunis par une entretoise à double console à enroulements, avec ajours, moulurée et cannelée, rattachée par un entablement hexagonal et écoinçonné où s’inscrit un hélianthe mouluré dans un fond réticulé.

Aux parties latérales, sous le bandeau, un tablier en arc termine l’ensemble.

Elle est coiffée de son marbre brèche d’Alep à double mouluration et bec de corbin respectant le léger ressaut de la coquille centrale et les angles des têtes des quatre pieds.

Travail parisien d’époque de la Régence similaire aux tables-consoles du musée Jacquemart-André et provenant très certainement du même atelier.*

Dimensions :
Hauteur : 82 cm
Longueur : 125 cm
Profondeur : 65 cm


Etat de conservation :
– Cette console n’a pas été redorée au XIX° siècle, elle n’a donc pas subi les dommages de l’intégrité de sa reparure.
– Aucun travail d’ébénisterie n’a été effectué
– Tous les composants de sa structure sont d’origine
– Bois de chêne- Petites restaurations d’usage et d’entretien
– Reprises à la dorure

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Notre table-console est rare par sa spécificité et par ses petites dimensions contrairement aux courantes tables à gibier, beaucoup plus importantes qui étaient présentes dans les grandes demeures.

Destinée à être placée contre une boiserie, elle est une pièce représentative non seulement du style mais également du goût de la Régence. Par la nervosité et la rigueur de son dessin, elle illustre parfaitement la puissance et la noblesse de ce style.

C’est à cette époque que nous retrouvons en France les plus majestueuses pièces en bois sculpté et doré.

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Notre table- console possède le décor des créations des ornemanistes parisiens de la fin du règne de Louis XIV et du début de la Régence. Le XVIIIe siècle encadre très strictement l’exercice des corporations et des professions d’ébénistes et de menuisiers. Seul un membre de la communauté des « Maîtres peintres sculpteurs », Maître de l’Académie de Saint- Luc, a su nous laisser un tel témoignage de son art et sculpter une telle pièce. L’académie de Saint-Luc est une école propice à la diffusion du goût artistique nouveau à toutes les époques jusqu’au néo-classicisme, dont les éminents membres tels Desgoullons, Legoupil, Roumier ou encore Meissonnier, Caffieri, Heurtaut et Foliot peuvent se flatter de détenir son titre. En 1725, la communauté ne comptait pas moins de 900 Maîtres dont 150 sculpteurs sur bois en bâtiment et en mobilier.

– Délicate dentelle du tablier
– Puissante coquille centrale
– Calme de la façade de la table
– Puissants et élégants montants finement travaillés d’acanthes
– L’entretoise en agrège l’ensemble de sa spécificité décorative
– Parfaite harmonie de la force, de la légèreté, et de l’équilibre des volumes (la représentation de la Régence).

Une certaine rigueur héritée du style Louis XIV :
Si le piètement mouvementé, aussi bien en plan qu’en élévation, est très typique du style Régence, le bandeau de ceinture est d’inspiration Louis XIV ainsi que l’usage de l’entretoise et les grands arrondis joignant les pieds aux côtés. En revanche, le décor de coquille et le calme des légères volutes d’acanthes ont remplacé celui souvent agressif des mascarons.

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D’instinct, le regard est porté par cette pièce d’exception.
Celui d’un néophyte sera satisfait.
Mais pour l’œil d’un amateur, sa sensibilité sera comblée.
Cette œuvre d’art sera alors analysée, disséquée.
Elle sera inscrite comme une pièce de référence majeure de ce premier tiers du XVIII° siècle.

*NB. Une paire de tables–consoles tout à fait identiques à la nôtre tant en architecture qu’en sculpture, offrant des variantes de décor à l’amortissement des montants est exposée au Musée Jacquemart-André et illustrée dans le Mobilier Français du Musée Jacquemart-André p. 62 et 63, Ed. Faton.