PAIRE D’ENCOIGNURES EN MARQUETERIE

ENCADREMENT DE BRONZES DORES

Encoignures-estampille-Demoulin

Une somptueuse paire d’encoignures, placage à décor aux indiennes et encadrement de bronzes dorés Estampillées de Jean DEMOULIN et poinçon JME Epoque Louis XV

Marques d’inventaire et d’appartenance

Elles présentent un plan triangulaire classique, mais une façade aux lignes souples et galbées ainsi que des montants latéraux droits à base légèrement cambrée.

– En façade, deux vantaux aux chatoyantes tonalités offrent une somptueuse et vivante composition de marqueterie employant diverses essences de bois teintés verts, et alternant les tonalités sombres, claires et ombrées, dont l’épine vinette que nous retrouvons dans les pièces de grande qualité. Deux oiseaux sont prêts à l’envol dans de vivants motifs de branchages ramageux fleuris dans un fond de bois de satiné.

A décor d’indiennes, ces tableaux s’insèrent dans un harmonieux encadrement de bronzes rocailles symétrisés classicisants, finement ciselés et dorés, aux écoinçons fleuris, agrafes, courbes et contre courbes. Ils épousent et accompagnent parfaitement la sinuosité du contour de cette composition en l’éclairant.

– Les montants sont droits, ornés à l’amortissement d’une chute de bronzes ajourés ciselés et dorés. Le bas à doucine cerné d’un jonc en bronze doré pose sur petits pieds cambrés dont un central qui parfait l’équilibre architectural de ces pièces. Notons qu’une réserve de bois de rose court sur les montants en placage d’amarante, qui est en contraste avec les contours des bronzes de l’encadrement.

– Ouverts, les vantaux découvrent une crémone d’un remarquable travail de ferronnerie Louis XV.

– Elles sont couvertes d’un marbre brèche d’Alep à double mouluration et bec de corbin, (un marbre similaire associé).

– Au dos de chaque pièce, la marque d’appartenance d’une couronne fermée à l’encre « EA » pour Ernst August et numéro d’inventaire P4084.

Dimensions :
Hauteur : 93 cm
Largeur : 57 cm
Profondeur : 57 cm 

Provenance : Ernst August de Hanovre, troisième duc de Cumberland et Teviotdale (1845- 1923), marque d’inventaire du Palais de Penzig, Vienne. Par descendance de la Maison Royale d’Hanovre, Château de Marienbourg, Hanovre, Allemagne.

Valeur de conservation :
– Parfaites proportions
– Intégrité du placage et des bronzes
– Brillante composition de marqueterie
– Souplesse des lignes
-Très intéressantes crémones
– Rayonnages en chêne d’origine
– Estampille et JME
– Appartenance et provenance prestigieuses

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Meuble relativement « nouveau » sous le règne de Louis XV, les encoignures se développent dans les années 1730/1740 et sont souvent associées à une commode. Cette combinaison prend place dans les petits appartements où l’intimité est mise à l’honneur rompant avec la grandeur et le faste des règnes précédents. Très rare paire d’encoignures patrimoniales par leur décoration exceptionnelle, leur état de conservation et le pedigree de leur provenance. Notons que pour les très belles marqueteries des meubles Louis XV de très grande qualité, les décors des panneaux ne sont jamais dupliqués. Leur décor fait l’objet d’une réalisation unique, mais symétrique et parfaitement homogène.

Jean DEMOULIN : 13 août 1715 – 2 juillet 1798
Ebéniste du prince de Condé et né à Selongey en Côte d’Or, Jean Demoulin parait avoir fait son apprentissage à Dijon avant de venir à Paris vers 1749 où il y obtient ses lettres de maîtrise. Il regagne cependant Dijon quelques années plus tard où il installe son atelier. Il obtiendra avec ses fils Jean-Baptiste et Bertrand, le 22 septembre 1781, le brevet d’ébénistes du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne. Il exercera jusqu’en 1788. Notons une exceptionnelle commode Louis XV à deux tiroirs ornée de laque de Coromandel ; ou encore une grande et remarquable commode Louis XV en laque à décor polychrome dans le goût Chinois provenant du château de Chanteloup (actuellement au musée de Tours) dans sa production.