CONSOLE EN ENCOIGNURE

Console-estampille-RVLC-epoque-18-siecle

Une exceptionnelle console-desserte à encoignures estampillée RVLC – Roger Vandercruse dit LACROIX d’époque Louis XVI

Placage de bois de rose et de bois exotiques

«Les bronzes à tête de bélier »

Une exceptionnelle console desserte à encoignures en placage de bois de rose et bois exotiques, ouvrant en ceinture par un tiroir de long et deux casiers latéraux pivotants convexes en flancs. Le centre de ces ouvertures est orné d’une somptueuse frise ajourée en bronze ciselé et doré d’une tresse d’oves à entrelacs sur un fond de réserve décreusée plaquée de  bois de rose dans un entourage de même essence.

Puis, une large ceinture en bronze doré en demi rond finement ciselé ouvragée en tresse de perles et perlettes, vient souligner ce décor majeur de notre console.

Les quatre montants plats à faible ressaut sont surmontés d’un bronze finement ciselé et doré en haut relief d’une expressive tête de bélier, flanquée de guirlandes feuillagées sommant un cartouche de rang de piastres terminé par un bouton feuillagé. Ces quatre bronzes d’aegicranes complètent le somptueux décor de la ceinture.

Les montants supportent le plateau intermédiaire ceint d’une galerie ajourée d’oves ainsi que du plancher à même décor d’entourages, mais posé sur une large ceinture en placage, qui par l’importance de cette assise, équilibre le visuel horizontal du meuble.

Deux panneaux intérieurs verticaux perpendiculaires du fond jusqu’au montant antérieur forment un côté de chaque encoignure. Toutes ces surfaces sont revêtues d’un placage de bois de rose, celles du fond et de plancher dans un encadrement de bois violet et filets teintés.

Sur les montants, nous trouvons un décor de cannelures simulées ombrées jusqu’aux dés de raccordement ornés d’un bronze de feuilles et baies de laurier en quartefeuille faisant jonction aux pieds fuselés,  ceux-ci sont également à cannelures simulées et bagues de bronze fondu à dentelures. Ils posent sur des sabots de laiton fondu.

Elle est coiffée d’un marbre brèche d’Alep à double mouluration soulignant la présence des ressauts des montants.

Estampille de RVLC  (Roger Vandercruse dit Lacroix) – Poinçon de Jurande JME
19 novembre 1727 – 19 mai 1799
Reçu à la maîtrise à Paris le 6 février 1755

Epoque Louis XVI

– Irréprochable état de conservation
– Meuble reverni au tampon

Dimensions :
Hauteur : 88,5 cm
Largeur : 132,5 cm
Profondeur : 47,5 cm

Matériaux :

  • Bâti en bois de chêne
  • Bois de rose
  • Bois d’amarante
  • Bois teinté
  • Bronzes ciselés et dorés à l’or moulu
  • Marbre brèche d’Alep

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La console « desserte » est l’une des parfaites expressions des nouveaux meubles qui apparaissent tout au long du style Louis XVI. C’est vers 1780 que ce type de meuble connait son évolution. Avec des appartements plus petits et plus intimes et les hôtels particuliers, la salle à manger commence à voir le jour et possède un répertoire de mobilier qui lui est propre tout comme les divers modèles de tables volantes parfaitement déclinables. Les tiroirs ont alors les couverts pour fonction d’accueil alors que les tablettes étagées reçoivent la vaisselle d’argent ou de porcelaine. On peut noter que sur une structure similaire, il a été réalisé un type de meuble présentant deux autres tiroirs en façade qui ferment la partie centrale. Ce meuble était appelé « commode à encoignures ».

Notre console illustre parfaitement cette nouvelle mode mais également tout le raffinement et l’élégance du style Louis XVI  magnifié par un des plus grands ébénistes du XVIII° siècle.

LACROIX  a été l’un des plus grands ébénistes du XVIII° siècle « si certains de ses collègues ont su fabriquer des meubles aussi beaux que les siens, seuls deux d’entre eux pourraient se vanter d’avoir dépassé en qualité et en perfection l’ensemble de son œuvre »1.

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RVLC – Roger VANDERCRUSE dit LACROIX

19 novembre 1727 – 19 mai 1799
Reçu à la maîtrise le 6 février 1755

Fils d’un ouvrier libre, François VANDERCRUSE, dit LACROIX (traduction française de son nom flamand) reprend l’atelier paternel au décès de celui-ci rue du Faubourg Saint-Antoine. Parmi ses nombreuses sœurs, trois d’entre elles épousent des ébénistes. L’ainée épouse le célèbre OEBEN, puis Riesener en secondes noces. RVLC est le confrère des plus grands ébénistes tels BVRB ou encore LELEU, et fut également l’ami des plus réputés comme Pierre II MIGEON et Martin CARLIN. Par l’intermédiaire de son ami Gilles JOUBERT, ébéniste du Roi employé au Garde Meuble dès 1748, il fournit des pièces pour les demeures royales, notamment pour les trois filles de Louis  XV pour les châteaux de Compiègne ou Fontainebleau. Les plus influents marchands merciers tels POIRIER, MIGEON ou DAGUERE lui passent également de nombreuses commandes illustrant une virtuosité, un raffinement et une qualité toujours irréprochables. En effet, qu’elle soit composée de marqueterie florale, géométrique, ou narrative, de vernis Martin au décor de chinoiserie, ou encore de fines plaques de porcelaine de Sèvre, la production de RVLC témoigne d’un soin extrême, alliant le souci du détail à la perfection.

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Les plus prestigieuses collections internationales ainsi que les plus grands musées à travers le monde peuvent s’enorgueillir de posséder des pièces de ce talentueux maître ébéniste.

MUSEES  :

  • PARIS, Louvre
  • PARIS, Nissim de Camondo
  • PARIS, Petit Palais
  • VERSAILLES, Château
  • LONDRES, Victoria and Albert Museum
  • LONDRES, Wallace Collection
  • LONDRES, Waddesdon Manor
  • MALIBU, Paul-Getty Museum
  • NEW-YORK, Frick Collection
  • NEW-YORK, Metropolitan MuseumCOLLECTIONS :
  • Dutasta
  • Grog-Carven
  • Madame de Polès
  • Comtesse de Carnavon
  • Goldschmidt-Rotschield
  • René Fribourg
  • Edouard Lacarde
  • Vigier

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Références bibliographiques :
1 NICOLAY, J. (1959). L’art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIII° siècle (Vol. Vol. 1 et 2.). (G. l. Prat, Éd.) Paris, page 237
– KJELLBERG, P. (1998). Le mobilier français du XVIII° siècle. Paris: Les éditions de l’amateur. pages 749-766