BUREAU PLAT
« Marqueterie au motif d’écailles »

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Bureau plat marqueté au décor d’écailles estampillé LEBEGUE d’époque Louis XVI

Il ouvre en façade par trois tiroirs rentrants juxtaposés marquetés sur toute leur face d’une élégante composition en écailles en bois de citronnier et de satiné. Ils sont munis de deux anneaux de tirage et de deux entrées de serrure au motif de tores de laurier sur disque plein, ainsi que d’une entrée de serrure feuillagée pour le tiroir central. Ce tiroir, de plus grande largeur, mais de moindre hauteur permet une assise plus aisée.

Une marqueterie identique court sur les parties latérales et sur la partie visiteur.

Les encadrements en bois de satiné.

Il pose sur quatre montants droits ornés de chutes en bronze doré en drapé retenu par deux anneaux. Les pieds gaines fuselés aux angles rentrants présentent une réserve oblongue en marqueterie de citronnier dans un encadrement de satiné. Ils sont amortis par un chapiteau en bronze mouluré et terminés par un sabot en bronze à section carrée, également aux angles rentrants et terminés en boule aplatie.

Le plateau débordant est ceint d’une lingotière en bronze mouluré doré (en fondu). Elle est en quart de rond en écoinçons brasés sur la partie écritoire. Il est paré d’un cuir de couleur havane doré aux petits fers.

Estampillé René-Claude LEBEGUE
Fils de Claude-Pierre, René-Claude est né en 1749 et fût reçu maître le 13 août 1771 et devint en 1778 député ou conseiller de sa corporation.

Epoque Louis XVI

Une lecture fluide d’une élégante modernité

Une parcimonieuse ornementation de bronzes dorés

Une architecture classique et épurée

Une parfaite harmonie de deux essences de bois au contraste prononcé

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Notre bureau présente de grandes similitudes avec celui conservé au château de Chantilly (voir reproduction pages 62-63-64*) attribué à Simon Oeben et ayant appartenu au duc de Choiseul.

Son architecture présente le même classicisme (faire abstraction de la richesse du décor des bronzes, bureau à destination princière).

Notre bureau est seulement destiné à la représentation d’une activité de la noblesse.

En revanche, le décor de la marqueterie est similaire.

Nous n’avions jamais rencontré une telle innovation décorative (éludons le cartonnier rapporté à celui du duc de Choiseul).

Le nôtre, une commande moins prestigieuse, qui accepte la collaboration de l’ébéniste

Le premier ne porte pas de signature, anonymat demandé au maître ébéniste par un maître décorateur selon l’usage. Exemple BVRB.

La réponse la plus plausible ne serait-elle pas la commande d’un marchand mercier

Si le bureau du duc de Choiseul est attribué à Simon Oeben, le nôtre, qui est signé de René-Claude Lebegue, alors, quel pouvait-en être le trait d’union, le lien entre ces deux réalisations ?

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Référence bibliographique :
Anne FORRAY-CARLIER, Le Mobilier du Château de Chantilly, Edition Faton, Dijon 2010, 308 pages