Bureau dit « Mazarin » par Thomas HACHE d’époque premier quart du XVIII° siècle
Notre bureau Mazarin, paré d’une chatoyante marqueterie de bois indigènes au naturel sur les trois faces, présente en façade six tiroirs bombés répartis en deux caissons. Ils sont centrés d’une niche en retrait ouvrant à un portillon, surmonté d’un tiroir également convexe, et flanqués d’un plan légèrement rentrant. Cette disposition recherchée valorise le décor central du bureau.
Le thème majeur du décor est représenté par une magnifique frise de rinceaux feuillagés et acanthes en noyer brûlé, toujours soulignée de filets en entourage de chaque plan du meuble : plateau, parties latérales, côtés, portillon, parties centrales et tiroirs. On peut noter, que chaque feuille est courbe et très déchiquetée pour former une guirlande animée et non pas un aplat.
– Tiroirs et portillon à rinceaux et filets sur fond de loupe de frêne en cartouche.
– Les côtés :
Entourage de rinceaux du périmètre sur fond de loupe de frêne blond.
Au centre, un losange encadré de rinceaux sur fond de loupe plus foncée.
– Le plateau rectangulaire, fixe, est également marqueté en aplat de loupe de frêne blonde en quartefeuille.
Au centre, une ample réserve composée d’un motif géométrique d’un losange aux entrelacs sur un fond de loupe de frêne teinté. Aux angles, écoinçons polylobés en délicate marqueterie italienne. Nous savons que Thomas HACHE se faisait réserver les plus larges et les plus belles loupes pour la préciosité de ses meubles : la reconnaissance de sa fabrication.
– Toutes les droites de ces rinceaux sont soulignées de filets de bois indigène et complétés de deux plates-bandes d’amarante sur le plateau.
– Une large moulure de bois noirci encadre le plateau formant lingotière.
– Les montants antérieurs et postérieurs sont en console, marquetés de loupe et bordés d’un filet noirci. Ils posent sur huit pieds en gaine s’amincissant, réunis par deux entrejambes sinueux en X en deux ensembles de quatre et terminés en boule aplaties en bois noirci. Un pot à feu en bois noirci sur un entablement de forme losangique, qui rappelle le décor dédié, fait la jonction des entrejambes.
Essences :
– Bâtis et tiroirs en sapin
– Façade des tiroirs en bois de noyer
– Loupe de frêne
– Bois noirci
– Placage d’amarante
Dimensions :
Hauteur : 82 cm
Largeur : 111,5 cm
Profondeur : 65 cm
Epoque premier quart du XVIII° siècle
Par Thomas HACHE : 28 novembre 1664 – 13 mars 1747
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Caractéristiques :
– Larges feuilles de placage d’essence de bois indigène.
– Brûlage des fonds des frises : une technique difficile à réaliser.
– Les filets sombres qui soulignent les arêtes des pieds en gaine sont caractéristiques d’un travail de Thomas HACHE.
– Les pieds gaines dans l’axe diagonal du bâti.
– Le piètement à deux groupes de quatre balustres allège le corps supérieur.
– Intégrité du meuble (les entrées de serrures antérieurement remplacées ?).
– Nous retrouvons les platines de fer des serrures (celles d’origine) d’un modèle « à oreilles » déjà employé par Thomas HACHE sur des vitrines.
– Restaurations d’usage et d’entretien.
– Meuble reverni au tampon.
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La plus ancienne mention d’un bureau appelé « Mazarin », du nom du grand ministre de Louis XIV, a été retrouvée dans une facture datée de 1669 adressée aux Menus Plaisirs, alors que le cardinal MAZARIN s’éteint en 1661 à Vincennes ; Pierre GOLE semblerai être l’inventeur du bureau Mazarin.
La qualité, la virtuosité et l’ingéniosité du travail de Thomas HACHE étaient reconnues par Louis d’Orléans, duc de Chartres lui donnant le brevet d’ébéniste de sa maison. Notre bureau présente une riche unité de placage en tonalité par la présence de bois ronceux, chère à Thomas HACHE.
Comme nous l’avons indiqué dans le titre, cette pièce est en effet remarquable. Ce bureau Mazarin nous est parvenu dans son état de château.
Notre bureau traduit l’évolution du bureau Mazarin qui abandonne le dessus brisé au profit d’un plateau fixe rectangulaire. Les entretoises deviennent des croisillons en forme de X. Les huit pieds ne sont plus torses ou en cariatides mais en gaine et trouvent un prolongement disposés en angle sur un tiers du corps. La façade du bâti se galbe. Notre bureau présente la forme aboutie du bureau Mazarin.
Le bureau dit « Mazarin » était à son époque une pièce de commande.
Il est une pièce maîtresse dans un décor d’amateur collectionneur.