Table console en bois sculpté et doré d’époque Régence
Une très rare et remarquable table-console en bois sculpté et doré sur trois faces, posant sur quatre pieds galbés.
Le tablier central est orné d’une palmette avec de part et d’autre de fins rinceaux ajourés respectant une composition symétrique classique. Un décor de treilles sur un fond quadrilobé se déploie sur la façade et les côtés. Les montants présentent à l’amortissement un fort renflement au décor d’une ample acanthe stylisée qui se terminent en s’amenuisant par de nerveux enroulements, créant par une parfaite souplesse de la sinuosité des lignes. Le revers des quatre montants présente une mouluration de canaux verticaux rompant avec la richesse ornementale de la façade. Ils sont réunis par une entretoise à double console rattachée par un entablement rectangulaire. Un bandeau mouluré et sculpté de rinceaux sur fond piqueté s’insère sous un épais plateau de marbre Sarrancolin à double mouluration à bec de corbin.
Travail parisien d’époque de la Régence similaire aux tables-consoles du musée Jacquemart-André et provenant très certainement du même atelier.*
Reprises à la dorure
Restaurations d’usage et d’entretien
Dimensions :
Hauteur : 78 cm
Largeur : 107 cm
Profondeur : 54 cm
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Notre table-console est rare par sa spécificité et par ses petites dimensions contrairement aux courantes tables à gibier, beaucoup plus importantes présentes dans les grandes demeures.
Destinée à être placée contre une boiserie, la table–console est une pièce représentative non seulement du style mais également du goût de la Régence. Par la nervosité et la rigueur de son dessin, elle illustre parfaitement la puissance et la noblesse de ce style.
C’est à cette époque que nous retrouvons en France les plus majestueuses pièces en bois sculpté et doré.
Notre table- console possède le décor des créations des ornemanistes parisiens de la fin du règne de Louis XIV et du début de la Régence. Le XVIIIe siècle encadre très strictement l’exercice des corporations et des professions d’ébénistes et de menuisiers. Seul un membre de la communauté des « Maîtres peintres sculpteurs », Maître de l’Académie de Saint- Luc, a su nous laisser un tel témoignage de son art et sculpter une telle pièce. L’académie de Saint-Luc est une école propice à la diffusion du goût artistique nouveau à toutes les époques, de la rocaille au néo-classicisme, dont les éminents membres tels Desgoullons, Legoupil, Roumier ou encore Meissonnier, Caffieri, Heurtaut et Foliot peuvent se flatter de détenir son titre. En 1725, la communauté ne comptait pas moins de 900 Maîtres dont 150 sculpteurs sur bois en bâtiment et en mobilier.